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sies de pelleteries au cours de quelques actes de piraterie, ici et là.

Mais à Québec, on veillait.

Les intéressés dans le commerce des pelleteries, entre autres le sieur Gauthier de Comporté, réussissaient à obtenir du roi pour la compagnie canadienne de la Baie d’Hudson, fondée en opposition à la compagnie anglaise du même nom, le monopole du commerce des fourrures dans ce territoire avec la propriété exclusive de la rivière Bourdon. On projeta d’établir deux postes, l’un au lac Abbitibi et l’autre au lac Némisco. Puis on demanda, mais en vain, à l’Angleterre la reddition du Fort Bourdon pris traîtreusement par Radisson. On répondit :

« C’est une simple affaire de marchands. On ne peut rien faire ; ça ne nous regarde pas…

On va voir.

« Ah ! » s’exclama le sieur de Comporté, on veut s’en remettre aux pirateries d’un transfuge ? À deux ! »

Et aussitôt, à Québec, voici qu’en un clin d’œil une expédition est mise sur pied pour aller, en pleine fin d’hiver, à mille milles, déloger de leurs postes de la Baie d’Hudson où ils mènent la douce vie des garnisons en paix, messieurs les Anglais soudoyés par ce mauvais Esprit Radisson.

Le traître et ses nouveaux amis vont en voir de belles.