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de la Baie d’Hudson. Et même avant d’arriver au Canada en 1685, il avait appris comme par hasard les exploits plus ou moins louches de Pierre-Esprit Radisson et de Chouart des Groseilliers, passant alternativement de la France à l’Angleterre et de l’Angleterre à la France…

Il n’y avait là rien de franc, de loyal ; et cela ne pouvait plaire à Pierre de Troyes.

Un matin, il fut mandé chez M. de Denonville au Château Saint-Louis. Il s’y rendit. « Monsieur », lui dit d’un ton tranquille, le gouverneur, « les Associés de notre Compagnie de la Baie d’Hudson et moi avons décidé de vous confier le commandement d’une expédition qui partira sans tarder pour la Baie d’Hudson où vous aurez la mission de déloger de leurs postes messieurs les Anglais… Vous aurez pour compagnons MM. D’Iberville, de Sainte-Hélène, de Maricourt et autres. Vous vous arrangerez pour les détails du voyage. Vous acceptez ?…

— Avec grand plaisir, monsieur,… et reconnaissance. Je rêvais, M. le Gouverneur, d’une semblable expédition, mais je n’osais la suggérer. Avec ceux que vous me désignez comme lieutenants, je ne donnerais pas un maravédis des nouveaux amis de Radisson au pays du Nord…

Pierre de Troyes prit trente hommes des troupes régulières et soixante-dix choisis parmi