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bord, décaper, faire les tranchées, les forages au diamant ; il faut procéder aux analyses des échantillons, forer des puits, creuser les souterrains… Et pour tout cela, un outillage coûteux, choisi avec soin, transporté souvent de très loin, installé avec minutie, d’après des études et des calculs de techniciens payés chers… Et puis, par-dessus tout, une vie terrible pour les mineurs : un soleil qui grille et, deux heures après, un air nordique qui frigorifie ; et quand par hasard le temps devient quelque peu favorable, des armées de moustiques qui dévorent vivants les hommes et les bêtes…

En 1850, E.-V. Wright n’était pas plus outillé que ne l’étaient, en 1686, Pierre de Troyes et Coignac pour tirer parti de la mine argentifère d’Onobatonga. La coupe des grands pins de la vallée n’exigeait que de bonnes haches d’acier et l’eau aidait singulièrement au transport des grumes.

L’exploitation de la forêt payait plus que celle du sous-sol.

Bref, E.-V. Wright, lui aussi, abandonna la mine, du moins pour cette année-là. La galène d’Onobatonga va-t-elle aller s’accumuler aux greniers des vieux minéraux ?…

Pas encore. Voilà qu’en 1870, E.-V. Wright revint à la charge et attaqua pour de bon la vieille mine. Coups de pioche et de pic pendant quelques années. Les foreuses se mettent de la par-