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UN HÉROS DE L’AIR


Le 20 décembre 1954, à Ottawa, un imposant cortège de parents et d’amis, à la tête duquel on remarquait nombre de personnalités civiles et militaires, conduisait à sa dernière demeure le premier aviateur canadien-français titulaire du Trophée McKee et que l’on peut considérer comme le pionnier de l’aviation commerciale dans l’Est du Canada, le pionnier de l’aéro-postal au Canada, Roméo Vachon, un humble enfant de la Beauce québécoise.

Sans doute, Roméo Vachon n’aura pas eu l’occasion d’accomplir les exploits qui ont placé dans l’immortalité les Mermoz, les Guillaumet, les Guynemer, les Durat, les Saint-Exupéry et autres risque-tout aériens français, et il n’aura pas eu l’occasion non plus d’établir des lignes aériennes mettant en contact par l’air la France et l’Amérique du Sud, mais si des raisons impérieuses l’ont empêché d’être l’artisan d’une de ces lignes Atlantique-Amérique du Sud, notre Mermoz canadien-français, Roméo Vachon, aura été, chez nous, le pionnier incontesté d’un circuit postal de vingt-sept stations établies tout le long du littoral du golfe St-Laurent, un pays rude, dur, inhospitalier, aussi bien dans les airs que sur terre et sur mer, en même temps qu’il aura créé comme un lien entre la France et notre Canada français, grâce aux nombreux témoignages d’affection qu’il a reçus de la France.

En qualité de pilote aviateur, Roméo Vachon a eu de beaux exploits à son crédit. Aussi, dans notre pays, une légende s’est tissée autour de son nom, symbole du vol sûr. Et voilà pourquoi, le 5 mai 1938, le ministre de la Défense Nationale décernait à cet as canadien-français,