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vu, c’est grâce à Elwood Wilson et à Roméo Vachon qu’à partir de l’été de 1921, quand Stewart Graham, inspecteur de l’aéroport de St-Hubert, amena au Lac-à-la-Tortue deux avions que possédait le gouvernement fédéral, que l’est du Canada fut doté d’un embryon d’aviation commerciale. Jusqu’en 1924, ces deux hydravions de la Cie « Laurentide Pulp and Paper Co. », en patrouille au-dessus des immenses forêts de cette compagnie, se posèrent au petit bonheur, quand il le fallait, sur le premier lac aperçu de là-haut. À terre, on était dans l’enfance des pistes.

En deux années, cette première compagnie aérienne commerciale, formée en 1923, devint, sans exagération, la plus grande compagnie d’aviation commerciale en Amérique du Nord. Une année, elle reçut seize wagons d’anciens avions militaires américains dont plusieurs, dès leur arrivée, purent être mis en service. Cette première compagnie, en premier lieu, s’engagea à faire le service de patrouille et la photographie aérienne des forêts de la « Laurentide », de l’« Ontario Paper Co. », de la « Saint-Maurice Co. », de « Price Bros. ». Elle passa de plus un contrat de surveillance avec le gouvernement d’Ontario. Mais, de ce côté, il faut croire que la province voisine n’aimait pas tellement à se faire servir par Québec. Aussi, dès 1924, le Ministre des Terres et Forêts d’Ontario acheta tout simplement la « Laurentide Air Services » et formait la « Northern Air Services », mais gardait comme pilote (en chef) Roméo Vachon qui, pendant quatre ans, eut à surveiller les forêts ontariennes, comme il avait fait de celles des compagnies forestières québécoises. Il eut tout particulièrement à surveiller le Parc Quéchico à l’ouest de Fort William et le Lac-des-Bois, la plus vaste réserve de pin blanc du Canada.

Roméo Vachon cependant ne pouvait se résigner à passer sa vie garde-feu, même du haut des airs. Il fit un rêve… et il pensa qu’il pouvait s’appliquer une phrase fameuse