Page:Pouchkine - Boris Godounov, trad Baranoff, 1927.djvu/151

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moi il méprisa les droits de la noblesse et le courroux des orgueilleux boyards. Et j’ai prêté serment.

POUCHKINE

Tu as prêté serment au tsar légitime. Mais si l’autre est vivant, c’est lui le vrai tsar.

BASMANOV

Assez, Pouchkine ! Que me racontes-tu ? Je sais d’où il vient.

POUCHKINE

Mais la Russie et la Lithuanie, depuis longtemps, l’ont reconnu comme Dimitri. D’ailleurs, qu’importe ! Qu’il soit le tsarewitch ou un simple imposteur, c’est lui qui, tôt ou tard, chassera de Moscou le fils de Boris.

BASMANOV

Mais, jusqu’au jour où il devra céder son trône, je lui resterai fidèle ; nos troupes sont nombreuses, grâce à Dieu, et marcheront avec enthousiasme à la victoire. Et qui enverrez-vous contre moi ? Mnischek ou le cosaque Karela, avec à peine huit mille soldats ?

POUCHKINE

Pas même huit mille, et j’ajouterai que