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Page:Pouchkine - Boris Godounov, trad Baranoff, 1927.djvu/67

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CHOUÏSKY

Qui est-ce ? D’où vient-il ?

POUCHKINE

Tout le monde l’ignore. On sait seulement qu’il fut valet chez Vichnewetzki, et que, tombé malade, sur son lit de mort, il se confia au père-confesseur. Mis au courant, et très fier de ce mystérieux aveu, son maître ne quitta plus son chevet et lui prodigua des soins : et quand il fut guéri, il l’amena au roi.

CHOUÏSKY

Et qu’en dit-on là-bas ?

POUCHKINE

Qu’il est intelligent, aimable et adroit : qu’il plaît à tous : qu’il a ensorcelé les Moscovites exilés. Les pères lui prêtent leur soutien : le roi le favorise, et même, dit-on, lui a promis son aide.

CHOUÏSKY

Tout ce que tu me rapportes, ami, est si étonnant que, vraiment, la tête m’en tourne. Nul doute, il s’agit d’un imposteur hardi ; mais, néanmoins, la chose est grave. Si cette nouvelle arrive jusqu’au peuple, il peut en résulter un épouvantable orage.