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Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/113

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Qui donc enfin ne nous ennuie jamais ? — Ami lecteur, aime-toi toi-même, et ne cherche pas inutilement une solution à tous ces problèmes, bien que le sujet dont tu t’occupes soit grave et certes le plus important du monde.

Revenons à Tatiana. — Quelle fut la suite de l’entrevue ? Hélas ! il n’est pas difficile de le deviner ! les tourments de l’amour ne cessent d’agiter son âme avide de souffrances. L’infortunée ressent de plus en plus les ardeurs de sa fatale passion ; le sommeil a fui sa couche ; la santé, ce charme de l’existence, le sourire, le calme des jeunes années, tout s’est évanoui comme un vain songe ! Elle voit se flétrir de jour en jour davantage la fleur de sa jeunesse ; ainsi le nuage qui porte la foudre obscurcit l’aurore d’un beau jour.

Hélas ! elle dépérit, elle s’éteint en silence ! Rien ne peut la distraire, rien ne peut arriver jusqu’à la région intime où elle souffre. Les voisins hochent la tête et se disent entre eux : « Il serait temps de la marier ! »

Mais abandonnons ce triste récit. Il faut maintenant que je réjouisse un peu votre imagination par