Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/124

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sais rien !), j’aime les causeries amicales autour d’une bouteille de bon vin, à l’heure qu’on appelle entre chien et loup.

Nos deux amis parlent maintenant à cœur ouvert.


« Eh bien ! que deviennent nos voisines ? que fait Tatiana ? que fait la pétulante Olga ?

— Verse encore un demi-verre… Assez, cher ami ! Toute la famille est bien portante et te fait saluer. Oh ! si tu savais, mon cher, comme les épaules d’Olga sont devenues belles ! Quel cou ! Quelle âme !… Un de ces jours, passons ensemble chez les Larine : tu les obligeras. Autrement, juge toi-même : deux fois tu es entré dans leur maison, et puis tu n’y mets plus les pieds. — Mais (sot que je suis !) tu es invité pour la semaine prochaine, et j’oubliais de te le dire !


— Moi ?

— Mais oui ! Le jour de fête de Tatiana arrive samedi. Olinka[1] et sa mère m’ont chargé de t’inviter, et tu n’as aucune raison de répondre par un refus.

  1. Diminutif d’Olga.