Aller au contenu

Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE VI.


Là, sotto giorni nubilosi e brevi,
Nasce une gente a cui l’morir non dole.

(Pétrarque.)


Eugène a remarqué la disparition de Wladimir. Satisfait alors de sa vengeance, il retombe dans son ennui ordinaire, et une profonde rêverie l’absorbe tout entier, à côté d’Olga. La jeune fille sent aussi l’ennui venir ; elle commence à bâiller ; du regard elle cherche Lensky… Il lui semble que l’interminable cotillon ne finira jamais : malgré elle, ses yeux se ferment… Enfin, il est achevé !…

Le souper est servi et la foule se presse autour des longues tables. Les domestiques dressent des lits pour les visiteurs, depuis le vestibule jusqu’à la mansarde des servantes. Tous ont hâte de se livrer au sommeil ; Onéguine seul s’en retourne chez lui.