Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/204

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ces petites ruses que les femmes du monde connaissent si bien : tout en elle était simple et réservé, elle semblait la plus fidèle image du comme il faut.


Les femmes l’abordaient, les vieilles mamans lui souriaient, les hommes la saluaient profondément et tâchaient de recueillir un de ses regards ; en sa présence les jeunes filles traversaient plus doucement le salon. Quant au général, il levait, en la suivant, le nez et les épaules plus haut que tout le monde.

Et pourtant personne n’était frappé de la beauté de cette reine du bal ; mais des pieds à la tête on n’eût rien trouvé de ce que les Anglais stigmatisent du nom de vulgar. Je ne puis…


J’aime beaucoup ce mot, mais je ne puis le traduire. Jusqu’à présent, il est nouveau chez nous et je doute qu’il y soit jamais en honneur ; qu’il ferait bien pourtant dans une épigramme !

Je reviens à notre héroïne. Dans l’éclat de ses attraits, qu’elle ignore, elle cause avec la brillante Nina Voronskoï. Mais, quoique éblouissante, la beauté de marbre de Nina est loin d’éclipser celle de sa voisine.