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Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/215

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questions imaginables, Onéguine se les fit ; mais il ne put se donner une lueur d’espérance !

Il partait en maudissant sa folie, et s’y plongeait de plus en plus.

De nouveau il renonça à fréquenter les salons. Ce même spleen qui le poursuivait au milieu des bruits du monde, qui lui sautait à la gorge et le clouait dans un coin de la salle de bal, l’atteignit encore.

Comme autrefois, pour remédier à l’ennui, il se remit à lire. Il lut Gibbon, Rousseau, Manzoni, Herder, Chamfort, Mme de Staël, Tissot, le sceptique Bayle, et Fontenelle. Il lut même plusieurs de nos auteurs russes. Ne voulant exclure aucun genre, il lut aussi les almanachs, où nous trouvons toujours les mêmes leçons, — et les journaux, où maintenant l’on me blâme avec tant d’amertume, et où naguère encore je trouvais tant de madrigaux à ma louange ! È sempre bene, messieurs !

Mais les yeux seuls d’Onéguine lisaient ; sa pensée était loin. Ses rêves, ses désirs, ses chagrins se pressaient dans son âme. Entre les lignes imprimées, il voyait d’autres lignes qui absorbaient