paroles froides et sévères d’autrefois. Alors vous
aviez du moins de la pitié pour mes rêves d’enfant,
du respect pour mon jeune âge. Et aujourd’hui !
N’est-ce pas l’espoir d’un honteux et mesquin
triomphe de vanité qui vous a conduit à mes pieds ?
Et c’est vous, c’est vous, avec votre cœur et votre
esprit, c’est vous qui êtes l’esclave d’un tel sentiment !
» Que m’importe ce luxe qui m’environne, cette position qui attire vos regards, ce clinquant d’une vie qui m’est à charge ! Que m’importent mes succès, ma maison à la mode et mes salons remplis de la société la plus brillante !
» Ah ! que je serais heureuse d’échanger à
l’instant même toute cette mascarade, toute cette
splendeur, ce bruit et cet encens, pour une petite
table et quelques livres, dans notre pauvre logis
et dans notre jardin inculte, tout près des lieux où
je vous vis pour la première fois, et de l’humble
cimetière où une croix marque la tombe de ma
pauvre bonne !
» Et pourtant le bonheur fut si près de nous ! Il nous était si facile !…