Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/51

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plus doux que tous ces bruits, résonne au milieu des plaisirs de la nuit, le chant des strophes du Tasse !


Ô vagues de l’Adriatique ! ô Brenta ! mes yeux vous verront encore, et, le cœur palpitant d’enthousiasme poétique, j’entendrai vos voix harmonieuses !… vos voix sacrées pour les disciples d’Apollon ! Les chants sauvages de la lyre d’Albion[1] me les révélèrent, et maintenant elles sont miennes. — Alors je me livrerai avec ivresse à la molle douceur des nuits dorées de l’Italie ; la mer me bercera doucement dans une gondole mystérieuse avec une jeune Vénitienne, tantôt silencieuse, tantôt s’abandonnant à une folle causerie ;… d’elle mes lèvres apprendront la langue de Pétrarque et de l’amour.


L’heure de liberté viendra-t-elle ? Ô temps ! ô temps, je t’implore ! Je me promène près de la mer[2], j’attends que l’horizon s’éclaircisse, j’appelle les blanches voiles du vaisseau ! Battu par

  1. Byron.
  2. Écrit à Odessa.