monument qui recouvre ses restes, on lit ces mots :
HUMBLE PÉCHEUR,
SERVITEUR DE DIEU,
REPOSE EN PAIX SOUS CETTE PIERRE.
De retour dans ses terres, Wladimir Lensky alla visiter l’humble tombeau de son voisin, donna un regret à sa cendre et resta longtemps en proie à la tristesse.
« Poor Yorick ![1] murmura-t-il ; il m’a tenu dans ses bras ! Que de fois, dans mon enfance, je jouai avec sa médaille d’Otchakoff ! Il me destinait Olga, et disait : Verrai-je jusqu’à ce jour ? » — Et Wladimir épanchait sa douleur dans quelques strophes à la mémoire de son vieil ami,
et consacrait aux cendres patriarcales de son père
et de sa mère une plaintive élégie. — Hélas ! la loi
mystérieuse du destin veut que, dans les champs de
la vie, les générations des hommes, comme des
moissons éphémères, naissent, mûrissent et tombent ;
d’autres prennent leur place… L’espèce
variable et folle des humains croît, s’agite, bouil-
- ↑ Exclamation d’Hamlet à la vue du crâne du fou.