Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/81

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talité russe. On sert le thé, les confitures, les gâteaux d’usage ; on place sur la table le carafon de liqueur de brousnika.[1]

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Enfin les deux jeunes gens prennent congé de l’aimable famille. Tâchons maintenant de saisir leur conversation tandis qu’ils rentrent chez eux par le plus court chemin, emportés par le galop de leurs chevaux.

« Tu bâilles, Onéguine ?

— Par habitude, mon cher Lensky.

— Mais tu me parais encore plus ennuyé qu’avant notre visite !

— Mon Dieu, non, ni plus, ni moins ! La nuit se fait autour de nous. Plus vite, plus vite, Androuchka !… Quels mauvais chemins !… À propos, madame Larine est une petite vieille qui est très-aimable. Ouf ! je crains bien que la liqueur de brousnika ne me fasse du mal !…


» Dis-moi donc laquelle des deux jeunes filles est Tatiana ?

  1. Petite baie qui se trouve dans les bois et avec laquelle on fait une liqueur excellente.