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Page:Pouchkine - La Fille du capitaine, 1901.djvu/143

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XII

L’ORPHELINE


La kibitka s’arrêta devant le perron de la maison du commandant. Les habitants avaient reconnu la clochette de Pougatcheff et étaient accourus en foule. Chvabrine vint à la rencontre de l’usurpateur ; il était vêtu en Cosaque et avait laissé croître sa barbe. Le traître aida Pougatcheff à sortir de voiture, en exprimant par des paroles obséquieuses son zèle et sa joie. À ma vue il se troubla ; mais se remettant bientôt : « Tu es avec nous ? dit-il ; ce devrait être depuis longtemps ».

Je détournai la tête sans lui répondre.

Mon cœur se serra quand nous entrâmes dans la petite chambre que je connaissais si bien, où se voyait encore, contre le mur, le diplôme du défunt commandant, comme une triste épitaphe. Pougatcheff s’assit sur ce même sofa où