Page:Pouget - La Confédération générale du travail, 1908.djvu/26

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Elle opère donc une cassure complète entre la société actuelle et la classe ouvrière, et la formation nouvelle dégage et met en pleine lumière qu’il n’y a qu’un groupement normal et efficace : le groupement de classe. La brisure se fait donc, nette et intégrale, entre les formations sociales du passé et celles que la Confédération évoque et qu’elle travaille à réaliser.

L’idéal proclamé et poursuivi est la disparition du salariat et du patronat. Cette disparition ne peut être totale que si est totale l’élimination des forces d’oppression, concrétées par l’État, et des forces d’exploitation, manifestées par le capitalisme. Ensuite, sur les ruines du monde bourgeois, sera possible l’épanouissement d’un fédéralisme économique, au sein duquel l’être humain aura toute liberté de développement et de satisfaction et dont les syndicats, — groupes de production, de circulation, de répartition, — seront la cellule constitutive. Or, il est bien évident que la réalisation de cette transformation sociale ne peut être que l’œuvre des groupements qui, dans la société actuelle, sont l’embryon des organismes de la société nouvelle, — les syndicats ! On ne peut pas concevoir de groupements autres que ceux-là, aptes à cette besogne d’expropriation et de réorganisation.

Le but proclamé par la déclaration de principes de la Confédération s’identifie donc avec l’idéal posé par toutes les écoles de philosophie sociale ; seulement, elle le pose expurgé de toutes les superfétations doctrinales, de toutes les vues particulières aux sectes, pour n’en conserver que l’essence. On peut même observer qu’elle le pose avec autrement d’ampleur que les écoles qui rêvent d’une réalisation sociale étatiste ; il en est, parmi celles-ci, qui bornent leur