III
Les Résultats
Les bénéfices que les travailleurs français ont retirés et retirent de leur organisation de classe ne peuvent se mesurer que par approximations. Ces bénéfices sont de deux ordres : matériels et moraux, et, pour en fixer la valeur, il n’y a guère d’autre moyen d’appréciation que les résultats des conflits engagés contre le patronat.
Il faut d’abord tenir compte qu’il est des causes automatiques d’améliorations : découvertes scientifiques, développement de l’outillage industriel, rapidité des moyens de communications, etc. Mais ces progrès — dont, au surplus, la classe ouvrière ne profite qu’en très minime proportion — ne modifient pas la structure sociale et ne changent rien aux rapports qui subordonnent le travailleur au patron et au dirigeant.
Par conséquent, il ne faut enregistrer ces progrès automatiques, ni comme résultats de l’action ouvrière, ni comme preuve de la sympathie des capitalistes envers le prolétariat. Ne doivent être portées au compte syndical que les améliorations obtenues par la poussée ouvrière, — que cette poussée s’esquisse seulement en menace ou qu’elle aille jusqu’au conflit plus ou moins brutal.