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la confédération générale du travail

L’impression que causa cette vigoureuse campagne d’agitation — menée à bien avec de faibles ressources — amena le Parlement à légiférer contre les bureaux de placement, ce qu’il s’était refusé à faire pendant vingt ans.

C’est encore par la pression extérieure que, en 1905, les conseillers prud’hommes ouvriers de la Seine obligèrent le Parlement à modifier la loi régissant la jurisprudence prud’homale ; ils refusèrent de siéger et cette sorte de grève eut le résultat voulu.


III

LE 1er MAI 1906 ET LES HUIT HEURES


Nul mouvement ne symbolise mieux les méthodes d’action confédérale que la campagne d’agitation pour les huit heures, qui a eu son premier épanouissement en mai 1906, en conformité à la décision prise au Congrès Confédéral de Bourges, en 1904.

a) Le sens de la résolution de Bourges. — Cette résolution stipulait que jusqu’au 1er Mai 1906, une intense campagne d’agitation allait familiariser les travailleurs avec la nécessité de réduire à 8 heures la durée du travail, leur faire comprendre que cette amélioration ne sera acquise que par leur volonté et que, par conséquent, il fallait qu’ils aient l’initiative et l’énergie de ne pas consentir à travailler plus de huit heures par jour. Le Premier Mai 1906 était indiqué comme date d’action.

Certains ont pris à tâche de déformer cette résolution, d’en dénaturer l’esprit, pour la réduire à une formule impé-