rative et, sous prétexte qu’au 1er Mai 1906, la classe ouvrière n’a pas, d’un bond, conquis la journée de huit heures, ils ont conclu avec empressement à la « faillite » du syndicalisme révolutionnaire.
Qu’il me soit permis, à ce propos, de me citer, afin d’indiquer le mal fondé de cette déformation. Au lendemain du Congrès de Bourges, dans le Mouvement Socialiste du 15 Mars 1905, j’écrivais :
… Il faut comprendre que la formule « Conquête de la journée de Huit Heures » n’a pas un sens étroit et rigidement concret ; c’est une plateforme d’action qui s’élargit jusqu’à englober toutes les conditions de travail.
La « journée de Huit Heures » est, si l’on peut s’exprimer ainsi, un mot de passe qui va permettre aux travailleurs de s’entendre facilement pour une action d’ensemble à accomplir. Cette action consistera à arracher au patronat le plus qu’il sera possible et, suivant les milieux et suivant les corporations, la pression revendicatrice pourra s’intensifier sur tel ou tel point particulier… Ainsi, pour les ouvriers de l’Alimentation, pour les Coiffeurs, etc… l’effort se concentre, momentanément, sur la conquête du repos hedomadaire…
Et je concluais :
… Quoi qu’il advienne, le mouvement pour les huit heures portera des fruits. Le principe de physique « rien ne se crée, rien ne se perd » se vérifiera. L’effort accompli ne sera pas perdu ; toujours l’action engendre l’action…
Tel était le sens de la résolution de Bourges qui, prise à la lettre, était une affirmation théorique, rigide, absolue, mais qui, en passant dans la réalité, devait subir — et a subi — les atténuations fatales qu’imposent les circonstances, le milieu, la vie.
b) Les résultats moraux. — Ce qu’il faut avant tout rete-