Dans le bâtiment, les résultats n’en sont pas moins appréciables : les tailleurs de pierre qui avaient 75 centimes de l’heure ont obtenu 85 et même 90 centimes. Les ouvriers du ravalement ont obtenu neuf heures au lieu de dix et même salaire (12 francs). Les maçons limousinants, qui avaient de 60 à 65, ont monté au minimum de 70 et la majorité 75 centimes de l’heure. Les maçons-plâtriers touchaient de 75 à 80 et, de façon générale, ils ont un sou d’augmentation par heure, allant même jusqu’à 95 centimes. Les « garçons de ces corporations ont tous obtenu une augmentation oscillant entre 5 et 10 centimes ; ceux qui avaient 45 centimes sont passés entre 50 et 55 centimes ; ceux de 50 à 55. En outre, le repos hebdomadaire, de façon générale, a été obtenu — et ce, avant la mise en vigueur de la loi.
Mais, outre ces satisfactions matérielles, il y a, pour le bâtiment, d’autres observations à noter : avant le mouvement de mai, sur les chantiers, les ouvriers se modelaient sur le plus « bûcheur » ; celui-là était l’entraîneur qui poussait à « en abattre ». Aujourd’hui, c’est le contraire : on se modèle sur celui qui travaille le plus lentement, c’est lui qui est l’entraîneur, — si on peut s’exprimer ainsi. La conséquence est que, pour les entrepreneurs, il y a diminution de rendement d’environ 20 à 25 %. Outre cela, il y a, désormais, chez les ouvriers du bâtiment, un élan syndical superbe.
Chez les menuisiers où, ces dernières années, s’était constatée une regrettable apathie, le mouvement de mai a été un coup de fouet. Si, en quelques rares maisons seulement, a été obtenue la journée de neuf heures, il s’est constaté un relèvement de la conscience syndicale de très heureux présage.