Les peintres en bâtiment ont obtenu que le salaire soit porté à 0,85 au lieu de 0,75 et 0,80 par heure.
Les ouvriers des tanneries et peausseries ont obtenu la réduction de la journée de travail à dix heures au lieu de douze, avec augmentation de salaire et le repos hebdomadaire.
Ces quelques indications, bien que très incomplètes, et restreintes plutôt à Paris, montrent l’efficacité matérielle de la campagne des huit heures.
En province, aussi, les résultats matériels acquis ont été importants : à de très rares exceptions près, partout où l’action s’est engagée, il s’est enregistré des résultats. Une énumération, outre que fastidieuse, ne pourrait être qu’incomplète. Parmi les corporations qui ont agi et qui, en nombre de villes, ont obtenu des améliorations, citons les diverses catégories d’ouvriers du bâtiment, les ouvriers des cuirs et de la chaussure, les ouvriers de l’alimentation, les coiffeurs, les métallurgistes, les lithographes, les typographes, etc.
Telle est, en rapide raccourci, la vue d’ensemble des efforts et des conséquences, au double point de vue moral et matériel, de la campagne des huit heures, qui a eu son épanouissement au 1er mai 1906.
Ce n’est pourtant là qu’un incident de la lutte engagée. Depuis le 1er mai 1906, l’action syndicaliste s’est poursuivie avec une vigueur inlassable : nous n’avons qu’à rappeler combien elle a gagné de couches qui semblaient loin de sa portée, comme cette partie du corps des fonctionnaires qui s’est révoltée contre l’autorité étatique. Les persécutions incessantes dont le gouvernement démocratique a