Page:Pouget - Le sabotage, 1911.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

révoqué par le Conseil d’enquête, qui en la circonstance, a eu figure de conseil de guerre :


Pour être certain du succès, expliquait Renault, au cas où la majorité des employés de chemin de fer ne cesserait pas le travail au début, il est indispensable qu’une besogne dont il est inutile de donner ici une définition, soit faite, au même instant, dans tous les centres importants, au moment de la déclaration de grève.

Pour cela, il faudrait que des équipes de camarades résolus, décidés, coûte que coûte, à empêcher la circulation des trains, soient dès maintenant constitués dans tous les groupes et les points importants. Il faudra choisir des camarades parmi les professionnels, parmi ceux qui, connaissant le mieux les rouages du service, sauraient trouver les endroits sensibles, les points faibles, frapperaient à coup sûr sans faire de destruction imbécile et par leur action efficace, droite, intelligente autant qu’énergique, rendraient, d’un seul coup, inutilisable pour quelques jours, le matériel indispensable au fonctionnement du service et à la marche des trains.

Il faut penser sérieusement à cela. Il faut compter avec les jaunes, les soldats…


Cette tactique qui consiste à doubler la grève des bras de la grève des machines peut paraître s’inspirer de mobiles bas et mesquins. Il n’en est rien !

Les travailleurs conscients se savent n’être qu’une minorité et ils redoutent que leurs camarades n’aient pas la ténacité et l’énergie de tenir jusqu’au bout. Alors, pour entraver la désertion de la masse, ils lui rendent la retraite impossible : ils coupent les ponts derrière elle.

Ce résultat, ils l’obtiennent en enlevant aux ouvriers, trop soumis aux puissances capitalistes, l’outil des mains et en paralysant la machine que