Page:Pouget - Le sabotage, 1911.djvu/57

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manœuvres dans les gares et pour la formation des trains de marchandises, les choses étaient bien plus compliquées.

Et tout cela entremêlé d’incidents grotesques ou joyeux à faire pâmer d’aise les mânes de Sapeck.

À Milan, un train s’était formé péniblement après une heure et demie de travail. Le surveillent passe et voit, tout au milieu, une de ces vieilles et horribles voitures que, par avarice, les Compagnies s’obstinent à faire circuler. « Voiture hors d’usage », prononce-t-il. Et tout de suite, il faut détacher la voiture et reformer le train.

À Rome, un chauffeur doit reconduire sa machine au dépôt. Mais il s’aperçoit que, derrière le tender on n’a pas placé les trois lanternes réglementaires. Il refuse donc de bouger. On va donc chercher les lanternes ; mais au dépôt, on refuse de les livrer, car on réclame un mot écrit du chef de gare. Cet incident prend une demi-heure.

Au guichet se présente un voyageur avec un billet à prix réduit. Au moment de timbrer, l’employé demande :

— Vous êtes bien M. Untel, dont le nom figure sur le billet ?

— Certainement.

— Vous avez des papiers constatant votre identité ?

— Non, pas sur moi.

— Alors, soyez assez bon pour trouver deux témoins qui me garantissent votre identité…

Toujours au guichet : un député se présente.

— Ah ! vous êtes l’honorable X… ?

— Parfaitement.

— Votre médaille ?