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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/115

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IDYLLE SAPHIQUE

retombant déjà lassée sur l’amoncellement des petits coussins de soies claires qui encombraient le coin de son divan familier. J’en ai assez !… Et j’ai foi en Flossie… oui… elle m’attire, cette enfant… elle est bonne, elle est autre que tout ce que j’ai vu… puis changeant d’idée : Ernesta, donnez-moi Princesse.

— Madame, elle est sortie avec le domestique.

— Avez-vous préparé les costumes ?

— Ils sont exposés à l’air dans la lingerie, madame, je compte les brosser tantôt, dans l’après-midi, y refaire quelques points.

— C’est bien, je les verrai demain en état. Donnez-moi un livre, le Deuxième Livre de la Jungle… On sonne, tenez, allez… Que fait-elle donc ? elle ne revient plus et je suis toujours si pressée de savoir qui se présente chez moi ! On dirait que je m’attends toujours à quelque événement subit et bienfaisant. Et l’impatiente s’agitait dans les satins et les dentelles de sa chaise longue… Un fournisseur, sans doute ? Ah ! vous voilà enfin ! Eh bien ?

— Madame, c’est une dame… elle ne voulait pas me donner son nom, alors je lui ai dit que madame ne se laissait pas déranger ainsi. Elle a insisté, insisté, puis, finalement, elle m’a demandé de quoi écrire.

— Donnez vite !… et Nhine lui arracha le papier des mains.

Le mot disait simplement :