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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/183

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XIII

Le lendemain de cette terrible catastrophe, lorsqu’Annhine reprit ses sens après une syncope qui avait duré près de quatre heures, elle aperçut tout d’abord Henri et Altesse penchés sur elle, anxieux, attendant qu’elle revint à la vie. Elle reprenait lentement connaissance, abattue et brisée, se souvenant à peine d’une chose inouïe, horrible, qui aurait eu lieu, là, tout auprès d’elle… elle ne savait plus où, elle ne savait plus quoi !… Qu’était-ce donc ? Un cauchemar, sans doute, un rêve affreux !… Elle voulut sourire. Se soulevant un peu, elle distingua plus nettement sa chambre très éclairée. C’était donc encore la nuit ?… Puis, à la lueur des lampes, elle vit des costumes jetés pêle-mêle, des oripeaux de théâtre brodés et pailletés. Elle retomba en arrière, anéantie. Un éblouissement lui passa devant les yeux. Elle sentit son cœur qui battait à se rompre. Oh ! que cela lui faisait mal !… Elle pensa mourir, puis levant