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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/321

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XXV

— Un beau jour de mai, ma Tesse !…

Annhine s’agitait dans son lit. Depuis huit jours elle ne se levait plus, trop faible, mais par ce clair matin de gai soleil qui fleurissait l’herbe, le foin, les fleurs, elle paraissait plus forte, ses joues se coloraient un peu, ses yeux luisaient…

— Les jolies roses !… et des pivoines blanches !… et du lilas ! quelle ravissante gerbe !… merci, ma Tesse !…

Ses mains affinées saisissaient le bouquet ; elle le respirait avec délices : il embaume !… puis elle voulut le défaire et en placer une à une les branches dans un vase :

— De l’eau bien fraîche !… Ça sent l’été, la chaleur, les grands jardins très verts, les ombrages, les pelouses, ah ! la campagne !… Chérie, dis-moi, je vais