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Page:Pougy - Idylle saphique, 1901.djvu/56

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IV

— À tes pieds, Nhine… Laisse-moi m’étendre par terre dans le fond de la loge, ainsi personne ne me verra et je pourrai te regarder à mon aise… t’observer si cela ne te gêne en rien… épier tes sensations et en jouir…

Et Flossie se glissait dans l’obscurité de la baignoire d’avant-scène, disparaissant ainsi aux yeux inquisiteurs du public curieux et intrigué qui surveillait attentivement ce coin d’ombre où, derrière le léger mystère des écrans à demi levés, surgissait la touffe blonde et rosée de la provocante beauté d’Annhine.

— Pose tes pieds dans mes mains, je serai ton marche-pied,… et elle écartait brusquement le petit banc de bois apporté par les soins d’une ouvreuse souriante et empressée.

— Mais tu ne verras rien de cette façon, Moon-Beam !

— Je te contemplerai, puis j’entendrai la voix d’or de la grande Sarah égrener la philosophie d’amer-