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LES SENSATIONS

Je passai un peignoir rose et, les cheveux dénoués, je me mis à la fenêtre.

Alors, je vis, tel un Pan antique dans les roseaux, mon pâtre de la veille qui venait ainsi charmer mes oreilles et, oserai-je dire, mon cœur.

Le soleil se levait à peine.

Habituée à une longue paresse, je ne connaissais pas la douceur des matinées.

Le ciel était tout rose, d’un rose tranquille, et la rosée perlait, étincelant doucement sur les feuillages.

Avec le fifre rustique, un bruit