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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/154

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YVÉE JOURDAN

pour Randal ! Celui-là est si dégoûtamment riche que mes domestiques se prosternaient, et ne m’écoutaient plus. On n’entendait à la maison que : Monsieur le baron par ci, Monsieur le baron par là ! Un jour qu’il dînait, chez moi avec des amis, voilà qu’on nous sert des canetons au lieu de poulets. Je dis à mon maître d’hôtel : « Qu’est-ce que ça signifie ? J’avais commandé une poularde. » Et lui de me répondre : « Madame, c’est Monsieur le baron qui… » Ah ! mon vieux ! si tu avais vu ça ! Je ne l’ai pas laissé continuer. J’ai soulevé la nappe, j’ai tout cassé en hurlant : « Apprenez que Monsieur le baron est ici le premier de mes domestiques et que je le f… à la porte, quand ça me conviendra, comme vous, que je f… dehors, séance tenante ! »