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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/64

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YVÉE JOURDAN

n’es pas une enfant, Yvée, tu es une petite fille ; de là, toute la différence. Il existe des êtres qui ne seront jamais jeunes, d’autres qui ne seront jamais vieux. Il y en a qui seront, toujours, des brutes, d’autres qui seront toujours des anges. Tu me fais évoquer ce mot de Gœthe : « Toi, tu n’es certainement pas coupable, même si tu fais mal. »

L’étonnement de mon regard l’interrogeait encore. Elle m’a expliqué :

— Autant un enfant n’appartient à aucun sexe et ne possède aucune affinité, autant une petite fille se marque, s’affirme, indique ce que fera la femme. Elle en est l’extrait, le symbole. Ses yeux, ses mines, ses coquetteries la préparent. Ses inconscientes perversités l’annoncent. Un enfant dit : j’existe, et c’est tout. Une pe-