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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/66

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YVÉE JOURDAN

même, car quelque chose en toi déroute.

J’ai murmuré :

— Je ne te comprends pas…

— Tu es mariée et tu sembles toujours une très jeune fille. On dirait que le mystère qui s’est révélé à toi ne t’a pas atteinte, même corporellement.

J’ai dit :

— Ne suis-je donc pas devenue très grave ?

Elle a repris :

— Tu n’es pas grave. Tu es jolie et tu es douce ; tu sembles incomplète, et cependant, auprès de toi, on se sent à l’abri. Tu sais rester simple et gracieuse, dans le maniéré qui s’attache à tes gestes et à tes poses. Tu es étrange. Tu n’as rien d’absorbé ni de changé, rien de défait ni de surfait. On ne te saisit pas toute, et il serait impossible de