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Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/95

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YVÉE JOURDAN

zarres, en des bijoux étranges, en de ridicules vêtements qui ne vont bien qu’à lui. L’expression de son visage contrarie la frivolité de ses doigts gemmés, et la fait ressortir. D’Alsace a toujours l’air costumé. Il parle très bien, et captive.

Il y avait aussi, plus loin, le célèbre écrivain Philippe Ménard, sorte de batracien bouffi, malsain, visqueux, outré, qui pérorait, qui racontait, qui pontifiait. J’ai voulu l’observer. Il appelle le paravent, il crache, il bave, il apostille, aspergeant ses voisins, sans pitié, sans retenue, lançant des petits pois entiers. Il mange goulûment, férocement, il se salit les doigts, les lèvres, les moustaches, il souille son plastron. C’est une atrocité, et cela stupéfie.

Ses yeux sont peints, miteux, ses che-