Page:Poullain de La Barre - De l’égalité des deux sexes, seconde édition.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que different. L’aîné plus fort que les autres, ne leur voulut rien ceder. La force obligea les petits de ployer ſous les plus grands. Et les filles ſuivirent l’exemple de leur mere.

Il eſt aiſé de s’imaginer qu’il y eut alors dans les maiſons plus de fonctions differentes ; que les femmes obligées d’y demeurer pour élever leurs enfans, prirent le ſoin du dedans : que les hommes eſtant plus libres & plus robuſtes ſe chargerent du dehors, & qu’aprés la mort du pere & de la mere, l’aîné voulut dominer. Les filles accoûtumées à demeurer au logis, ne penſerent point à en ſortir. Quelques cadets mécontens & plus fiers que les autres refuſant de prendre le joug, furent obligez de ſe retirer & de faire bande à part. Pluſieurs de meſme humeur s’eſtant rencon-