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celui-ci ; et ces hommes ne sont ni des malades, ni des imbéciles. Ils pratiquent tout simplement la loi morale, la loi de la justice, le respect de la personne humaine. Voilà les hommes qu’il faut donner en exemple à la jeunesse des deux sexes. Car il n’est pas juste, il ne saurait être juste, pour un moment de plaisir sexuel hors le mariage, de gâcher la vie d’une jeune fille, d’en faire une femme galante et plus tard une prostituée, et de son enfant un malheureux paria parce qu’il sera un bâtard.

Les hommes qui violent les lois morales, qui méprisent les lois de la chasteté, sont coupables et responsables de véritables crimes, car les millions de prostituées, les millions d’enfants naturels voués à la pire détresse, sont la douloureuse rançon de leurs plaisirs impurs.

L’immoralité n’est pas seulement une honte, une infamie ; elle ne limite pas son œuvre néfaste à la ruine des individus et des familles, elle est encore une charge matérielle formidable pour l’ensemble du pays. Si l’on chiffrait les frais de police, de maladies, d’usure des énergies humaines, tout ce que coûtent les soins donnés aux vénériens, aux détraqués, aux gâteux, aux paralytiques généraux, la répression des crimes contre les mœurs, les dépenses énormes qui sont faites pour assurer la vie galante des fêtards, les ménages doubles et triples que certains individus entretiennent, on verrait que, décidément, le vice revient à un prix infiniment plus élevé que la vertu. Ce ne sont pas toujours les débauchés qui paient les notes. Les honnêtes gens, qui sont si souvent complices de l’immo-