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Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/145

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misme qui ne sauraient mentir, ça ne sera toujours pas avant un siècle ou deux et, comme dit l’autre, d’ici-là on a toujours bien le temps de laisser pisser le mouton et même la brebis.

Et maintenant, toujours en fait de transport, je veux rapporter deux nouvelles sensationnelles ; d’abord celle qui concerne le diplôme ou baccalauréat des charretiers. Le talent de celui qui conduit un véhicule, dit un confrère, doit-il se mesurer à la vitesse de ce véhicule ? Évidemment non. Car, si l’automobiliste doit éviter d’arrêter dans sa course le cocher de fiacre, il faut que celui-ci y mette aussi du sien pour se garer des atteintes de son rapide confrère.

C’est pourquoi un brevet fut jugé nécessaire pour être cocher, non moins que pour diriger un automobile.

« Eh bien ! Et nous ? se sont alors écriés d’une commune voix les charretiers. N’avons-nous pas à faire preuve également de quelque doigté ? Combien de fois ne voit-on pas les médiocres sujets de notre corporation barrer la route à toute une enfilade de tramways, pour avoir butté quatre ou six chevaux de si sotte façon que leurs chariots restent en panne sur des rails ? Nous aussi nous voulons un diplôme ! Ainsi seront éliminés tous ceux dont la maladresse fait pester et sacrer les voyageurs bloqués par eux. »

Forts de ce raisonnement, les charretiers s’en sont, allés trouver M. Lépine. Ils ont demandé qu’en France il fût créé un examen de plus. Jus-