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qui n’ont que peu de temps à y consacrer, c’est pour moi un vrai plaisir de penser que je le dois au savoir et aux bons soins de la fille de l’illustre compositeur.

Après ces grandes et ces admirables figures des amis de mon enfance que je viens d’évoquer, je suis presque embarrassé de dire un mot du fameux marquis de Sade, et cependant je crois qu’il est de mon devoir d’homme de lettres de le faire aujourd’hui, car ne doit-on pas parler toutes les fois que l’on se figure détenir une parcelle de vérité ! Et s’il en était autrement on ne serait pas un écrivain sérieux et probe. Or, aujourd’hui M. H. d’Alméras vient de publier un gros volume sur le Marquis de Sade ; l’homme et l’écrivain, qui me paraît bien être, je ne dirai pas encore sa réhabilitation, mais du moins un acheminement vers cette réhabilitation partielle.

Et, en admettant que nous n’en soyons encore qu’aux plaidoyers, il faut bien admettre que l’on en arrive à se demander si le divin marquis n’a pas tout simplement été victime des haines et des jalousies féroces de certains personnages de son temps.

Je n’ai ni la place ni le loisir de suivre ici, pas à pas, M. d’Almeras dans sa curieuse étude ; mais, enfin, il est certain qu’il a commencé par être victime de parents imbéciles qui n’ont pas voulu lui laisser épouser la jeune fille qu’il aimait. L’Aurore résume très bien la question :

« Il a la réputation d’un « mauvais sujet »,