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pour sa tentative d’inviter son personnel à bien vouloir essayer de travailler un peu quelquefois et d’aucuns ont trouvé le référendum très chic.

Je n’y vais pas par quatre chemins, et je dirai que tout cela est puéril et dérisoire, car il fallait imposer d’abord huit heures de travail à tout le personnel. Comment, on traite de fous, de révolutionnaires, d’anarchistes, les malheureux ouvriers qui travaillent durement et demandent à ne faire que huit heures de travail effectif et voilà des gaillards qui n’ont qu’à venir s’asseoir pour lire leur journal les trois quarts du temps et faire acte de présence, et l’on ne peut pas leur imposer huit heures de travail ! Allons donc, je dis que c’est simplement scandaleux et que là Clemenceau a manqué de coup d’œil et de décision. Il fallait leur imposer le travail de 9 heures à midi et de 2 heures à 7 heures, ou la porte. Du moment que l’on reconnaît que le peuple ne peut même pas avoir sa journée de huit heures, mais que l’employé du ministère en a assez avec sept heures, c’est du coup proclamer l’esclavage de l’ouvrier, et voilà ce qui n’est pas possible en démocratie, ce qui n’est pas tolérable en république !

À propos de mon article sur l’Orphelinat du Touring-Club, j’ai également reçu beaucoup de lettres qui témoignent de la joie de leurs auteurs. Cependant beaucoup me disent : « Quel malheur que ce pauvre Touring soit si gaffeur, s’il ne s’était pas si odieusement conduit envers et contre Émile Zola, il y a longtemps qu’il aurait plus de deux