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çant, et nul doute que les ouvriers et employés d’un commerçant n’aient le droit de se mettre en grève.

Avec cette théorie du fonctionnarisme universel, demain on arriverait à proclamer que les chemins de fer, les omnibus, les eaux, le gaz, les petites voitures, etc. étant des services publics, les employés n’ont pas le droit de se mettre en grève, et bientôt la France serait transformée en une vaste caserne, comme l’Allemagne. Cela est impossible ; que l’État renonce à tous ses petits commerces et monopoles ou qu’il laisse son personnel attaché à ces industries et commerces se mettre librement en grève.

Le bon sens et la logique veulent qu’il en soit ainsi.

C’est ainsi qu’Henry Maret, avec sa pauvre logique de réactionnaire honteux, s’élève contre l’impôt sur le revenu, sous prétexte que les seuls petits payent finalement, et il termine son article en disant :

« Il ne faut toucher à un impôt que pour le supprimer. Changer un fardeau de place n’en a jamais diminué la pesanteur. »

Vous oubliez, mon cher confrère, que, tout comme vous, votre collègue Charles Dupuy aime à changer son fusil d’épaule ; mais la question n’est pas là, et si le petit, le consommateur, arrive toujours à payer l’impôt, ce sont toujours les petits employés et les petits rentiers qui sont le plus durement frappés, car fort heureusement l’ou-