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et en hiver on y gèle, votre nez se change rapidement en vitelotte et vos mains, comme vos pieds, endoloris par les cruelles et sanguinolentes engelures, ne tardent pas à se refuser à tout service.

Et remarquez bien que les pauvres filles que l’on traite ainsi sont presque toutes de nos campagnes de France où elles retourneront se marier un jour ; c’est donc les mères futures, c’est donc une partie des sources vives, des œuvres-vivantes de la race que vous atteignez ainsi, en atrophiant, en tuant ces malheureuses.

Il y a vraiment là une cruauté inutile, et pour y remédier en grande partie, surtout en été, pour rendre ces refuges momentanés habitables, pour permettre au sommeil réparateur d’y entrer moins timidement et, comme à regret, une réforme, une simple petite réforme s’impose, mais elle sera le salut pour beaucoup de pauvres petites bonnes logées ainsi près du ciel, et qui s’y trouvent fort mal, même à vingt ans. C’est simplement de ne plus permettre la construction de maisons avec les fenêtres à tabatière, au dernier étage, sous les toits, mais bien d’imposer à tous les propriétaires les fameuses fenêtres à la Mansard, c’est-à-dire de véritables fenêtres droites, où l’on puisse s’accouder, respirer, voir, autrement qu’en passant la tête et, du même coup, aérer largement sa chambre.

Enfin il faut forcer les propriétaires en construisant, à maintenir entre les chambres de bonnes et le toit, un petit espace, comme un petit grenier,