Page:Pour lire en traîneau - nouvelles entraînantes.pdf/316

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 286 —

l’ingéniosité des miséreux, des fainéants, des apaches et autres malandrins pour se procurer de l’argent à bon compte.

Cet été, en Savoie, dans nos deux départements, aussi bien que dans le Dauphiné, je retrouvai, un peu partout, cette honorable industrie — parfois périlleuse — mais presque toujours exercée par des étrangers au pays, trimardeurs, aoûterons, romanichels, montreurs de marmotte en vie, etc.

Et puis, ils n’osent guère s’adresser aux automobiles, il y a trop de risques et dans un pays de montagnes les bicyclettes sont plutôt rares, d’où j’en ai conclu que cette industrie des écrasés volontaires, pour être lucrative, doit surtout s’exercer dans les pays de plaine. Et voilà pourquoi, à ce point de vue si spécial, nos pays montagneux peuvent être rangés parmi les plus sérieux.

Mais, n’est-ce pas que l’ingéniosité humaine est vraiment sans limite ?

Après tout, le vieux proverbe qui dit que la faim fait sortir le loup du bois est peut-être le dernier mot et toute la morale de cette industrie fantaisiste, dangereuse et, à tout prendre toujours ingénieuse et amusante.