de bas étage et voilà que tout à coup on nous apprend que le tatouage fait son entrée triomphale dans le grand monde, dans la haute société, chez les gens chics, quoi !
Ô mode imbécile, ô snobisme idiot, voilà bien de vos coups !
Voici à ce propos ce que je lis dans les gazettes :
Une nouvelle mode anglaise nous est signalée par le Daily Mail : la gentry des deux sexes — dès l’âge où les susdits font plus ample connaissance — arborent à même l’épiderme, les traits de ceux ou de celles pour qui le cœur a parlé.
Les misses installent ce portrait sur leur bras nu, les gentlemen le colloquent dans un endroit plus discret.
C’est aussi bête que les bleuâtres « ponctions » de nos amoureux à rouflaquette, mais c’est moins durable, car les images britanniques dont il s’agit sont obtenues à l’aide d’un procédé photographique qui disparaît au premier lavage.
Je n’ai point à m’appesantir longtemps sur une pareille constatation, elle prouve simplement que la bêtise de ce que l’on est convenu d’appeler la Société, le grand monde, est insondable et incommensurable ; il y a longtemps que nous nous en étions doutés, passons à un autre sujet.
Je ne m’attarderai pas davantage aux tatouages spéciaux que l’on retrouve chez les derniers naturels des îles du Pacifique ; tous les volumes de voyages en font foi, et il n’y a là vraiment rien de bien nouveau, ni de bien intéressant.