Page:Pourtalès - Deux Contes de fées pour les grandes personnes.djvu/75

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jourd’hui ; c’est-y pour le Commandant ? » Ou bien : « Méfie-toi de la Céline, qu’elle t’enferme pas chez vous, pour les quatre heures. » Et cette grande hardie de Nanette, après avoir dit des mots que la vieille ne comprend pas, trousse sa jupe et montre son derrière.

Et puis c’est l’heure du Hinzelin qui va porter le journal au café ; l’heure de Monsieur le Curé, pour le catéchisme ; l’heure des cloches… « Marie, pleine de grâces, priez pour nous. »

« La voilà ».

La pauton pousse un grognement, se lève, la face fendue par un sourire. Elle n’a pas vu la voiture qui montait et que voici, maintenant, au premier détour, toute criante sur ses deux roues, toute cahotante, toute chargée, avec Suzon sous un parasol et Monsieur Paul, celui de l’année dernière, celui qui aime à rire…

On hisse la naine sur une malle. On traverse tout le village. On s’arrête devant la maison du Jules. On entre.

La grosse Catherine a déjà tout préparé : la miche de pain, le fromage, les verres, la bouteille. Mais d’abord on s’embrasse largement,