’EST un gros homme épanoui que cet
Alphonse Nodier, anciennement cocher
de grande maison et aujourd’hui chauffeur-mécanicien.
Deux adjectifs, surtout, le peindront :
il est majestueux et cordial. Paul, au garage
où il louait sa voiture, le choisit pour sa physionomie
rassurante. Du moins crut-il le choisir,
car il continuait à tout ignorer de saint
Gauzelin et de la part qu’avait assumée le
saint évêque dans ce petit drame. Cela prouve
bien que notre libre arbitre n’est pas toujours
tel que le supposent les philosophes ; et, dans le
fait, notre âme n’est pas plus libre « qu’une boule
de billard n’est libre de se remuer lorsqu’elle
est poussée par une autre » (Montesquieu).
Donc, ce carambolage de circonstances fit entrer un soir dans la cuisine de Suzon l’imposant Alphonse. Oh ! il plut tout de suite et à tout le monde. Il fut galant pour les dames et