Page:Prévost - À propos d’un roman, paru dans Gil Blas, 28 mai 1893.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’inconscience des personnages dans la perversité ou de leur ridicule dans le sentiment. Je le répète, Une Femme, est un des romans les plus amusants qu’on ait écrits depuis une dizaine d’années.

Maintenant, quel thème de rêve fournira-t-il au lecteur ? C’est ici ma querelle avec M. Leblanc. Une Femme peut suggérer des rêves, mais j’ai peur que ces rêves soient exclusivement d’ordre physiologique. Dans les deux premières parties du livre, nous n’assistons absolument qu’au remous de désirs que peut soulever autour de soi un corps de femme, en une grande ville de province. Cela n’est pas sans intérêt, je l’accorde : mais notre humanité est faite ainsi, que de tels spectacles l’agitent plutôt par l’envie de s’y associer, de les imiter, que par celle de les classer scientifiquement.