Page:Prévost - À propos d’un roman, paru dans Gil Blas, 28 mai 1893.djvu/14

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Or, si c’est une belle tâche pour un romancier de répandre le goût de l’amour, de prêcher l’abnégation, cœur et corps, d’un sexe au bénéfice de l’autre, j’aime moins la prédication de lubricité, sans plus. J’entends bien que M. Leblanc se rebelle contre ce mot de prédication, et proteste n’avoir rien prêché. N’empêche qu’il faut conseiller à ceux qui liront Une Femme d’assurer par un acte énergique de volonté, avant d’ouvrir le livre, leur imagination contre les tentations déshonnêtes.

Essayons enfin de dégager l’enseignement général du livre, les formules ou, si vous voulez, les recettes de vie qui s’en peuvent extraire. Elles ne diffèrent pas sensiblement de celles qui furent toute la philosophie des romanciers naturalistes, de ceux qui fleurirent à la belle époque de Médan. Toute responsabilité est enlevée à l’activité humaine :