Aller au contenu

Page:Prévost - Histoire d’une Grecque moderne (Flammarion, 1899), tome II.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


DEUXIÈME PARTIE


Nous étions dans la plus belle saison de l’année. Mon jardin réunissant tout ce qu’on peut s’imaginer d’agréable dans une campagne, je proposai à Théophé d’y prendre l’air après souper. Nous fîmes quelques tours dans les plus belles allées. L’obscurité n’était pas si profonde que je ne crusse avoir aperçu dans divers enfoncements la figure d’un homme. Je me figurai que c’était mon ombre, ou quelqu’un de mes domestiques. Dans un autre endroit, j’entendis le mouvement de quelque feuillage, et, mon esprit ne se tournant point à la défiance, je m’imaginai que c’était le vent. Il s’était refroidi tout d’un coup. Le mouvement que j’avais entendu me parut un signe d’orage, et je pressai Théophé de s’avancer vers un cabinet de verdure où nous pouvions nous mettre à couvert.