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Page:Prévost - Histoire d’une Grecque moderne (Flammarion, 1899), tome II.djvu/24

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Bema nous suivait avec une autre esclave de son sexe.

Nous nous assîmes quelques moments, et je crus entendre le bruit d’une marche lente à peu de distance du cabinet. J’appelai Bema, à qui je fis une question indifférente, pour m’assurer seulement de l’éloignement où elle était de moi. Elle n’était pas du côté où j’avais entendu marcher. Je commençai alors à soupçonner que nous étions écoutés, et, ne voulant point causer de frayeur à Théophé, je me levai sous quelque prétexte, pour découvrir qui était capable de cette indiscrétion. Il ne me tomba point encore dans l’esprit que ce pût être un autre qu’un de mes domestiques. Mais n’ayant aperçu personne, je rejoignis tranquillement Théophé. La nuit commençait à s’avancer.


Nous retournâmes à son appartement…

Nous retournâmes à son appartement sans avoir fait d’autre rencontre. Cependant, comme je ne pouvais m’ôter de l’imagination que j’avais entendu quelqu’un autour de nous, et qu’il me paraissait important de punir cette hardiesse dans mes domestiques, je résolus, en quittant Théophé, de m’arrêter quelque temps à la porte du jardin, qui n’était pas éloignée de son appartement. Ma pensée était d’y surprendre moi-même le curieux qui nous avait suivis, lorsqu’il lui prendrait envie de se retirer. Cette porte était une grille de fer, par laquelle il fallait passer nécessairement. Je n’y