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Page:Prévost - Histoire d’une Grecque moderne (Flammarion, 1899), tome II.djvu/83

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quel je ne voulais m’expliquer qu’en sa présence. Cette promesse et l’air de bonté dont je pris soin de l’accompagner eurent plus d’effet pour sa guérison que tous les remèdes.

Je ne m’engageais à rien que je ne fusse résolu d’exécuter ; mais ce n’était pas lui que je pensais à servir, et toutes mes vues se rapportaient à l’avantage de Théophé. L’occasion ne pouvait être plus favorable pour tenter Condoidi par la crainte du mariage de son fils.

J’avais déjà formé ce dessein, et je n’ose encore confesser ce que mon cœur osait s’en promettre.

Après quelques jours, que l’impatience de Synèse lui fit trouver trop longs, il vint m’avertir qu’il se croyait assez rétabli pour retourner à la ville.

« Amenez-moi donc votre père, lui dis-je ; mais gardez-vous qu’il se défie des raisons qui me font souhaiter de le voir ! »

Ils furent le soir à Oru. Je fis un accueil honnête au seigneur Condoidi, et, passant tout d’un coup au motif que j’avais eu de lui envoyer son fils :

« À quoi nous avez-vous exposés, lui dis-je, et si le hasard ne m’avait fait découvrir les intentions de Synèse, de quoi nous alliez-vous rendre coupables ? Il est résolu d’épouser Théophé. Voyez si vous l’êtes de souffrir ce mariage. »

Le vieillard parut d’abord un peu décon-